Samaël sentait qu’à côté de lui, Gerasa était pensive, troublée. Il ne savait pas quoi faire, ni dire pour l’aider, si bien qu’il se contentait de rester, là, près d’elle, au cas où elle aurait besoin de quelque chose. Tout le reste du groupe restait silencieux, tout le monde était fatigué, perdu dans ses pensées et dans ce monde étrange où ils avaient tous atterri sans vraiment savoir ce qui les attendait.
De son côté, l’aveugle repensait à tout ça, tout ce qui était arrivé depuis qu’il était passé sans savoir vraiment comment à travers ce miroir, d’après ce qu’il avait compris par rapport à ce qui était arrivé aux autres. Sans vraiment s’en rendre compte, il était passé à travers des choses vraiment étranges… un palais sous-marin, un monstre qui pose des énigmes, un coquillage magique … Il y avait de quoi en devenir fou !
Petit à petit, une sensation d’abord tellement ténue qu’il ne s’en aperçu même pas devint de plus en plus nette et fit son chemin à travers les pensées quelque peu embrouillées du jeune homme. Il commençait à sentir une odeur de plantes, à entendre le bruit d’un vent léger à travers les feuillages. Il crut à un rêve, une illusion due à la fatigue. Mais plus ils avançaient, plus c’était fort, et bientôt le doute ne fut plus possible. Ils approchaient d’une sortie !
Bientôt, il sentit de la lumière sur sa peau, une infime chaleur qui le fit frissonner alors qu’il se rendait soudainement compte du froid qui régnait dans la grotte. Il croisa les bras contre son torse pour mieux profiter de la chaleur, si légère soit-elle, qui filtrait jusqu’à lui. Enfin, il sentit réellement l’éclat d’un soleil brillant sur lui, et le vent qui caressait sa peau et agitait ses cheveux.
Il avait envie de rire. Ils avaient enfin réussi ! Ils avaient réussi à s’en sortir ! Il pris Gerasa dans ses bras et la serra contre lui, posant sa joue contre les cheveux de la jeune fille. Maintenant, ils n’avaient plus qu’à essayer de trouver les autres groupes, mais pas avant de s’être reposés.